Le mot d'Hélène

 

- "Un mot ?

Pas un seul, je suis trop bavarde dès qu'il est question de tango ! Ce qui est bien avec le tango, c'est qu'on peut parler avec des mots et avec son corps. Quand j'écoute de la musique tango, mon cerveau et mon coeur vibrent. Quand je danse du tango, je parle avec mon dos, mes bras, mes jambes...

 

Je suis tombée dans le tango argentin fin 2006, un soir après le travail, et après avoir pratiqué d'autres danses que j'aime toujours beaucoup, mais depuis, le monde du tango comble mieux mes envies. C'est un univers entier que je découvre jour après jour, et qui me révèle à moi-même aussi. Le tango me rend plus curieuse, plus ouverte, plus sensible à la diversité des gens, et plus "adaptable". J'ai appris à m'intéresser aussi à l'Argentine et l'Amérique du Sud que je ne connaissais pas du tout, et à des musiques vieilles d'un siècle !

 

Commencer à transmettre aux débutants le peu que je sais désormais est un plaisir et une force. Devoir enseigner à d'autres entretient mon désir de continuer à chercher la richesse du mouvement et la justesse de l'écoute musicale. Pour moi, le tango idéal produit de l'harmonie et de l'élégance. Et ce qui est si passionnant et qui rend le tango addictif pour moi, c'est qu'elles ne peuvent venir que de l'alliance de l'émotion (il faut "lâcher" beaucoup de soi dans l'étreinte) et de la technique (apprendre à comprendre d'où naissent l'équilibre et le mouvement).

 

Je souhaite à toutes les tangueras de ressentir un jour, quelques secondes, cet état physique et mental extraordinaire : avoir l'impression que son corps bouge sans qu'elle réfléchisse, sans qu'elle lui commande quoi que ce soit, qu'elle réagisse simplement en complète symbiose avec la musique et avec le corps du danseur qui la tient dans ses bras. Sans plus aucune conscience du reste du monde autour. En apesanteur.

 

Ce n'est pas tous les jours, mais ça arrive, je vous promets. Si vous voulez, j'essaierai de vous montrer un bout de chemin..."