Le mot de Florent

Un long apprentissage

ou comment devenir Barjo...

"Ma première adhésion aux Barjos du Tango remonte, je l’admets, à un an. Les premiers pas, les balbutiements, les déambulations, les effleurements de piste, les évolutions sur le parquet qui s’en sont suivis, pleins de doutes, d’hésitations, et de questionnements, furent, je le concède, fortement éloignés de l’image, et des a priori,  avec lesquels je me représentais le tango et son apprentissage…

La marche, mille fois répétée ; toujours différente.

La musique au triptyque rythmique (tango, valse, milonga) d’une modernité jamais écornée et d’une grande variété, remise au « goût du jour » du grand public par le « tango nuevo », le tango alternatif, s’il en était besoin.

L’abrazo, ouvert ou fermé, la connexion, l’écoute entre partenaires de danse, la sensualité du tango argentin, dans lequel rien n’est systématique. La proposition, le guidage du cavalier, engendrant une réaction, tout en ressenti, de sa partenaire.

L’improvisation, la pleine conscience de l’instant présent, du « pouls » de la danse.

Les figures à retenir puis à réaliser, ou plutôt à guider à la cavalière, en essayant de rester dans la fluidité. Une ou deux fioritures bien calées pour pimenter la danse…

La posture de danse à corriger, touche par touche, lentement mais sûrement.

 

L’apprentissage se révèle plus ardu et ambitieux, plus fastidieux qu’initialement prévu ; plus répétitif aussi…

Je suis venu au tango dans le but d’appréhender la rigueur du mouvement et de découvrir une danse codifiée. J’ai découvert l’improvisation, la sensualité et l’extraordinaire extravagance d’une technique à la fois riche, variée, mais aussi  rigoureuse et codifiée.

 

Un an après les premiers pas, les balbutiements, les déambulations, les effleurements de piste, les évolutions sur le parquet, les doutes, les hésitations, et les questionnements sont plus que jamais présents lors des cours, des pratiques et des milongas auxquels j’ai participé.

Je bégaie mon tango, je zozote mes figures, je zézaie ma posture, et j’en passe…

Bref mon tango est digne de la chanson de Gaston Ouvrard, que je pourrais paraphraser ainsi « J’ai le tango qu’est pas droit, l’abrazo qu’est trop haut, le guidage qu’est trop large, … ».

Peu m’importe, même si, bien qu’appliqué, je suis gauche, malhabile, pataud, maladroit, je danse avec mon cœur et, ce qui est le plus important, j’y prends du plaisir.

 

Mais quelle mouche m’a piqué ? Quel virus ai-je donc attrapé ?

Mais qui m’a donc inoculé cette passion naissante ?

 

Je l’avoue, je suis (un) Barjo du Tango… C’est grave ?..."

Florent Morançais,

le 30 novembre 2013.